Jewly est de retour avec Toxic, son troisième album. Et le succès de son disque précédent, Drugstore, lui a donné envie de continuer à explorer nos peurs et nos travers de société. Comme sur Drugstore, la chanteuse a voulu donner à l’ensemble une identité, certains parleront même de concept album.
La force d’écriture de Jewly est de s’imprégner de ces tourments, de les « vivre » à sa façon, pour mieux les exorciser. Et de clore par le résultat de ses compositions le sempiternel et inutile débat du « tu ne l’as pas vécu, tu ne peux pas en parler ». A sa façon, presque chaman ou sorcière d’un culte méconnu, Jewly fait siennes les peines et les peurs des personnages qui lui ont inspiré ses textes.
Preuve de cette aura de mystère, les titres des chansons, mis bout à bout, forment une phrase, qui résume l’ensemble de l’album : « My dear I just need to listen to myself and realise I am strong enough, ready to purify, face and change the stupid game of toxicity. »
Musicalement, l’artiste est une nouvelle fois secondée par le fidèle Phil Spalding (également collaborateur d’Elton John -sur « Can you feel the love tonight – Mick Jagger, Kylie Minogue, Michel Polnareff ou Mike Oldfield entre autres). Mais il y a aussi les invités, les amis de passage, séduits par le propos autant que l’artiste, qui acceptent de se mettre au service du projet, à commencer par le cargo du rock qu’est Axel Bauer, mais aussi Justin Adams, guitariste attitré de Robert Plant !
Toxic marque une évolution nette dans l’approche de Jewly. Si le rock bien énervé reste le ciment de son ouvrage, la production du français Moon Pilot élargit son spectre avec de judicieuses incursions électroniques. Quant au chant, enfin pourrait-on dire, Jewly accepte de montrer ses failles, là où jusqu’à présent elle choisissait le punch à tous prix (I’m strong enough).
Chaque album de Jewly marque un vrai pas en avant, depuis son inaugural Bang Bang Bang. Mais il semblerait que Drugstore soit un vrai saut, dont on espère que l’atterrissage lui octroiera la note maximale, qu’elle mérite amplement !