Best Of 80, l’une de ces tournées souvenir de la décennie bénie passera par le Zénith de Strasbourg-Europe, le 28 février prochain.
Parmi les têtes d’affiche, Samantha Fox, Thierry Pastor, Sandra, Ottawan (« t’es OK », « D.I.S.C.O.), mais aussi RaFT, désormais représenté par Christian Fougeron. Rencontre avec l’artiste strasbourgeois, toujours passionné et affable, à quelques jours de jouer à domicile pour une interview qu’il…Yakalire !
Comment expliques-tu le succès jamais démenti de cette tournée des années 80, y compris pour des générations qui n’ont pas connu cette époque ?
Les années 80 sont le souvenir peut-être des dernières années d’insouciance d’espoir où l’on pensait encore que l’avenir serait meilleur que le passé. La musique de cette époque était avant tout dansante et chantante. Elle ne se prenait pas plus la tête que ça. Tout semblait facile et possible.
Les 80s face aux dernières années en musique, tu n’as pas le sentiment qu’il y avait plus de liberté à l’époque pour les artistes ?
Déjà dans les années 80 on nous disait que ce n’était plus comme avant, qu’on était moins libre, que le business avait beaucoup changé, que c’était plus dur et qu’on vendrait moins de disques. C’était vrai, mais l’arrivée du CD a donné un peu de sursis au monde du disque, les gens se sont équipés en lecteur CD et ont racheté tous leurs vinyles en CD. Aujourd’hui tout ceci est mort. Mais je crois qu’il n’y a jamais eu autant de place pour des artistes différents. On peut tout faire, beaucoup plus qu’à l’époque, mais ce qui a changé c’est les médias. Du coup, Il n’y a plus deux ou trois publics, il y en a une infinité, et tout est sous forme de niche. Le problème restera comme toujours la promo, se distinguer, sortir du lot, faire parler de soi, faire le buzz. Il n’y a pas moins de liberté qu’à l’époque, peut-être même plus par contre c’est beaucoup plus dur encore de se faire connaître.
Yaka Dansé, Femmes du Congo, est-ce qu’il y a des soirs où tu en as un peu assez de les interpréter ?
Non, jamais je ne me lasse de jouer Yaka Dansé et Femmes du Congo ! Je trouve toujours un plaisir différent ou d’autres manière de les interpréter et surtout quand je vois le résultat sur le public je ne m’en lasse jamais ! Je ne suis pas quelqu’un qui crache dans la soupe. Je dois ma longévité dans la musique en grande partie à Yaka Dansé et dans une moindre mesure à Femmes du Congo.
Y’a-t-il des chansons encore inédites de RaFT ? Pierre et toi pourriez les publier ?
Il existe des chansons inédites de RafT qui sont maquettées depuis plus de 30 ans, mais qui n’ont jamais été enregistrées de manière professionnelle en vue d’une publication, elles sont pour la plupart en anglais. Nous avions songé à moment donné Pierre et moi à les sortir mais qui est-ce que ça intéresserait finalement un album de chansons inédites de Raft ? À moins qu’il y ait une réelle demande d’un label ou d’un éditeur ça passerait pour le moins inaperçu et de toute manière toutes les chansons ne sont pas abouties, même si certaines sont à mon avis excellentes et aurait mérité de figurer sur un troisième album qui n’a finalement jamais vu le jour.
Jouer à la maison, à Strasbourg, là où tout a commencé, c’est toujours particulier ?
Oui c’est toujours spécial de jouer à Strasourg et en Alsace, c’est plus délicat, je sens que j’ai moins droit à l’erreur, on n’est pas forcément prophète en son pays. Je n’y joue d’ailleurs pas beaucoup, bien moins que dans le reste de la France en Belgique ou en Suisse.
Qu’est-ce qui, selon toi, serait le marqueur très particulier des 80s en matière de musique ?
L’utilisation des boîtes à rythmes des séquenceurs et des synthétiseurs et la possibilité de faire quasiment un disque à la maison ou en tout cas l’ouverture à d’autres musiciens pas forcément virtuoses, mais qui avaient des idées. Ça a orienté la musique vers quelque chose de plus dansant, de plus immédiat, de plus léger.
Quelle est l’actualité de Christian Fougeron, hors Raft ?
J’ai toujours un projet de troisième album solo. J’ai les chansons, tout est maquetté, j’attends juste de rencontrer les gens qui serait intéressés et excités par l’idée de travailler avec moi et de produire cette album. Je me résoudrai peut-être à l’auto produire, voire à tout faire moi-même, mais j’ai toujours pensé que sortir un disque sans qu’on vous le demande ni label, ni producteur, ni éditeur à quelque chose d’un peu prétentieux, futile et vain.
Yaka Dansé, RaFT, en 1987, a atteint la 2e place du Top 50 !!!
Christian, je te propose de finir par quelques questions pop ! C’est parti !
Quelle est ta chanson préférée des années 80 ?
ma chanson préférée des années 80 est « Yaka Dansé » ! Sans elle je n’aurais jamais vécu de ma passion la musique depuis plus de 30 ans et ne serai plus en activité depuis longtemps !
Quelle est la chanson des années 80 que tu ne supportes plus ?
Ouh la ! J’en ai bien quelques unes, mais j’éviterai de les citer pour ne pas me mettre mal avec leurs interprètes si par hasard j’étais amené à les croiser sur les tournées 80 !
Qui est pour toi l’artiste majeur de cette décennie ?
L’artiste le plus important de cette décennie inévitablement qu’on l’aime ou non est Michael Jackson. Elvis aura marqué les années 50, les Beatles les années 60, pour les années 70 c’est un plus confus, peut-être Pink Floyd, pour ma part je dirais Bob Marley.
Et l’artiste des années 80 qu’on a trop oublié ?
RafT !!! Ah ah ah ! (Ici on n’est pas d’accord du tout avec cette réponse, hein ! NdR)
Et ton film préféré des années 80 ?
Oulala c’est très difficile il y en a plusieurs. À vue de nez comme ça je dirais peut-être Le Nom de la Rose de 1986.
Et quel aura été l’événement majeur de cette décennie pour toi ?
L’accident nucléaire de Tchernobyl car il marque le début et la prise de conscience des problèmes d’environnement et d’énergie qui sont tellement d’actualité aujourd’hui et malheureusement le seront de plus en plus.
Best Of 80, avec RaFT/Christian Fougeron, c’est le 28 février au Zénith de Strasbourg-Europe, à partir de 20h.
(Crédit photo : Christian Fougeron & Grégory Parmentier)