Artiste renommée dans son pays, le Canada, Julie Doiron fait étape en Alsace, le temps de deux concerts, vendredi à Colmar, et dimanche à Strasbourg. Rencontre avec une chanteuse qui a remporté un Juno Award (l’équivalent de nos Victoires de la Musique) et perpétue à sa façon un style grunge-folk-rock.
Julie Doiron, qui êtes-vous ?
Haha, souvent je ne sais pas qui suis-je. J’apprends plein de nouvelles choses à tout les jours. J’adore faire des concerts et pouvoir rencontrer pleins de personnes partout autour du monde. J’adore la natation, haha !
En fait, j’ai la misère à répondre cette question (rires).
En France, souvent, quand on pense « chanteuse canadienne », on imagine plus facilement Céline Dion, Linda Lemay ou Isabelle Boulay que vous ou Feist, Melissa Auf Der Maur. Quel est votre regard, à vous, sur la scène française ?
Ça fait longtemps que je n’ai joué en France donc je ne suis plus vraiment au courant de ce qui se passe mais j’ai bien hâte de me remettre à jour !
Le « style » Julie Doiron, ce serait quoi ?
J’ai commencé ma carrière quand le grunge était très populaire. Je dirais que je suis encore plutôt grunge mais avec un côté parfois doux quand même.
Peut-on vous rapprocher d’artistes comme Sonic Youth, Feist ?
Je dirais plutôt que je me sens plus proche à des artistes comme Sonic Youth pis Feist. J’ai grandi avec la musique underground et quand j’ai commencé à faire de la musique c’était vraiment Sonic Youth , Dinosaur jr. , My Bloody Valentine et les Pixies et Neil Young. C’était vraiment avec ça que je me suis retrouvée.
Vous chantez principalement en anglais. Mais aussi parfois en français. Qu’est-ce qui distingue chez vous le choix de l’une des deux langues ? La thématique de la chanson, la sonorité de la langue, autre chose ?
Pour moi, composer en anglais est un peu plus facile mais j’adore chanter en français, donc c’est vraiment pour ça que je compose dans les deux langues. La sonorité de la langue est importante. Et j’aime l’option de faire les deux en concert !
Est-ce que vous êtes adepte des réseaux sociaux ? Vous regardez votre popularité ? Le nombre de vues ou d’écoutes de vos chansons ?
Haha, je suis pas mal nulle sur les réseaux sociaux. Je ne regarde pas souvent la popularité mais j’avoue que si je publie une photo je check de temps en temps pour voir si les gens ont aimé. C’est quand même une réalité que les artistes ont besoin d’avoir une présence sur les réseaux sociaux mais je trouve que ce n’est pas toujours facile de rester à jour.
Artiste connue au Canada, un peu moins en France, comment vivez-vous cette différence ?
Je crois honnêtement, que je ne pense pas trop à l’idée d’être connue ou pas connue. Pour moi , je crois que l’importance c’est de pouvoir faire ma carrière avec un métier que j’adore.
Vous allez vous produire à Strasbourg… dans une église ! C’est quelque chose d’original, d’inattendu pour vous ?
En fait, j’ai déjà souvent joué dans des églises. J’aime beaucoup jouer dans des églises. C’est vraiment une belle opportunité d’explorer des chansons qu’on pourrait pas toujours jouer dans autres salles.
Quel est justement le souvenir le plus étonnant que vous conservez de l’un de vos concerts ?
Y’avait un moment très tôt dans ma carrière avec mon premier groupe ´Eric’s Trip’ quand notre bassiste a détruit sa Bass en fin de soirée sur la scène. C’était quand même un moment très décisif dans notre carrière. C’était notre premier grand show qu’était pas chez nous . Et je vois souvent cette image. Il avait fait ça par accident au début puis ensuite il a vraiment complètement détruit son instrument. Ça nous a tout vraiment surpris!
Et j’ai une autre mémoire d’un concert à Londres où y’avait deux hommes assis sur le bord de la scène qui ont parlé tout le long de mon concert. Ils étaient peut-être environ deux mètres de moi, et ils ont vraiment parlé pendant tout le spectacle. Et il n’y avait aucune autre personne qui a parlé dans la salle. Cette expérience est restée avec moi depuis longtemps !
Il y a quoi actuellement sur la playlist de Julie Doiron ?
Dernièrement, j’écoute beaucoup de Big Thief, Rolling Stones, Neil Young, Willie Nelson, Pavement, Ladyhawk, Yo La Tengo, Bob Dylan, Laura Sauvage, Dany Placard, Daniel Romano, Construction and Destruction, Jon Mckiel, Apollo Ghosts…Julie Doiron en concert à l’église Saint-Guillaume,
Dimanche 19 mai à 18h30
Tarif unique : 10 euros / Une partie de la somme sera reversée au chantier de restauration de l’édifice.