Strasbourg Mon Amour débute ce weekend. A l’occasion de cette 7e édition, une première soirée LGBT+ sera organisée, ce samedi à partir de 22h30 au Studio Saglio. Son nom : « Wanna be my lover ? ». Objectif numéro 1 : profiter de l’occasion pour faire la fête sur les sons et les codes vestimentaires des 90s. L’occasion de discuter de cette fête et de plein d’autres choses avec Matthieu Wurtz, président de Festigays !
Matthieu, c’est la première soirée LGBT+ organisée dans le cadre de Strasbourg Mon Amour, créée -elle- en 2013… Alors : enfin ? Seulement ?
Je serai tenté de dire « ça y est !!! » il fallait y penser et l’oser, c’est chose faite! Maintenant il faut que cela perdure et que cela grandisse pour les prochaines années.
Cette soirée Wanna Be My Lover, que va-t-on y découvrir ?
On va surtout y redécouvrir les musiques des années 90, et cette ambiance légère et festive propre à ces années. Le but est de se replonger dans cette décennie magique et unique, et de se laisser porter par les rythmes cultes de l’époque. Bien entendu on y retrouvera aussi un côté saint Valentin, on est quand même dans la « Strasbourg mon amour » après tout.
Les années 90, ce sera plutôt du 90s boys bands /girls bands ou du 90s grunge ?
Ahhhh les boys bands !!!! Quelle belle époque ! Niveau musique, Il y aura de tout et pour tout le monde, en passant par la dance music, qui avait aussi son heure de gloire dans ces années-là. Nous avons 2 Djs aux platines pour nous faire danser jusqu’au bout de la nuit… Côté déco on a souhaité recréer les années 90 et faire des clins d’œil pour redonner un coup de nostalgie aux gens mais aussi pour se rappeler des séries mythiques qu’on adorait, bref il y en aura pas que pour les oreilles ce soir là !
Dans la présentation, on parle aussi du look 90s… non mais vous êtes sérieux, là ? Y’a-t-il une police du bon goût qui veille ?
On a voulu jouer la carte du look 90 également pour vraiment s’immerger dans cette époque, et puis ça donne l’occasion de fouiller dans le fond de son placard et de ressortir des perles rares qu’on n’oserait plus forcément porter aujourd’hui… Samedi les « fashions-faux-pas » sont autorisés !!
Ce sont des années qui ont été marquantes dans la lutte des droits LGBT+ ?
Oui bien sûr, ce sont des années marquées par l’essor de nombreux mouvements de lutte pour les droits et la visibilité des LGBT+ ainsi que de lutte contre le sida, je pense par exemple à Act-Up. Le commerce se développe autour du monde LGBT+ et la visibilité commence vraiment dans les médias. La fin de cette décennie est surtout marquée par l’arrivée du PACS en France.
Une soirée LGBT+ dans le cadre de Strasbourg Mon Amour, c’est d’abord une soirée de fête ? D’abord une soirée militante ? Festigays au quotidien, c’est aussi un soutien pour la communauté LGBT+. Comment vit-on en 2019 à Strasbourg quand on est gay ?
C’est un peu des deux, c’est une soirée pour faire la fête et passer un bon moment, et c’est aussi militant pour la visibilité. Mais avant tout je dirai que c’est surtout pour pouvoir être soi même sans avoir peur du regard des autres. Vivre en 2019 à Strasbourg quand on est LGBT+ c’est quand même devenu de plus en plus simple, même s’il y a toujours des agressions ou des actes discriminatoires, on sent tout de même une nette amélioration que dans les années 90 par exemple. J’espère que cela continuera d’évoluer dans ce sens et que nous n’irons pas vers une régression, mais j’ai envie d’être optimiste alors je suis confiant.
Dans l’actualité, cet article de Vice. On y apprend qu’un prêtre strasbourgeois parle de « guérir de l’homosexualité ». Lire, entendre, voir ce type de commentaire, en 2019, c’est énervant, lassant ou au contraire désormais ça vous passe au-dessus ?
J’aimerais vous dire que ça me passe au-dessus, mais hélas ma première réaction c’est d’être accablé par cette bêtise, je ne trouve pas d’autre mot pour ça, ou alors cela risquerait d’être censuré…
Au contraire de ce prêtre, il y a aussi à Strasbourg l’église Saint-Guillaume qui a une politique d’accueil et d’ouverture, très engagée dans le combat inclusif. C’est rassurant ?
Oui c’est rassurant, car on sait les difficultés de cohabitation entre la religion et le monde LGBT+. De savoir que des personnes très croyantes ont cette ouverture d’esprit est un beau message d’espoir et de tolérance. J’espère que d’autres vont prendre cet exemple et suivre ce chemin d’ouverture et ce quelque soit la religion.
Une soirée LGBT+, c’est aussi et surtout une soirée pour toutes et tous ?
Oh que oui ! Le but est de pouvoir venir et passer une bon moment quelque soit son genre ou son orientation sexuelle. Et il ne faut pas obligatoirement être LGBT+ pour venir à cette soirée, quand on dit que c’est ouvert à toutes et à tous c’est bien le cas.
Wanna be my lover ? Samedi à partir de 22h30 au Studio Saglio (16 rue Saglio, à Strasbourg) dans le cadre de l’opération Strasbourg Mon Amour.
(https://www.strasbourg-monamour.eu)
Et on vous rappelle le dress code 90s en une photo… ça sent les dossiers à ressortir, tout ça !
Et pour se préparer à cette soirée Wanna be my lover, quelques éléments de révision du programme musical !!!