Le grand public l’a connue gamine dans Jeux Interdits de René Clément, mère de Sophie Marceau dans la Boum (et la Boum 2 !), héroïne dramatique à la télé dans Le Château des Oliviers, entre autres nombreux rôles marquants.
Brigitte Fossey se produira à Strasbourg vendredi, à l’église Saint-Guillaume, dans un exercice différent : la lecture poétique de son livre de conversations La Passion du Verbe (ed.Onésime). L’occasion de discuter avec la comédienne de son métier et de ses passions.
Brigitte Fossey, vous allez venir dans quelques jours à Strasbourg. Est-ce une ville que vous connaissez déjà ?
J’aime beaucoup la ville de Strasbourg, où je suis venue enfant admirer la cathédrale, et visiter la petite France ! Puis je suis revenue jouer souvent au théâtre, en tournée.
Ensuite je suis revenue tourner ici un film de Jeannot Swarcz, Enigma, avec Martin Sheen, et Sam Neill. c’était un film d ‘espionnage qui était supposé se passer à Berlin Est. C’était le printemps, et Strasbourg était en fleurs ; j’ai alors beaucoup aimé la ville, et suis montée en haut du clocher de la cathédrale. Je suis revenue au Festival de lecture, j’ai retrouvé une amie peintre…
La bande annonce d’Enigma (1983) où Brigitte Fossey partage l’affiche avec Martin Sheen et Sam Neill, deux des plus importants acteurs de Hollywood sous la direction de Jeannot Swarcz (Les Dents de la Mer II)
On découvre dans ce livre, La Passion du Verbe, une personne différente de l’image que l’on peut avoir de la comédienne. Ce genre de réflexion, de commentaire vous surprend-il ?
Je crois que derrière le masque des comédiens, c’est à dire de chacun de leurs rôles, il doit il y avoir un être qui a son jardin secret, et sa vie intime, comme pour tout un chacun. Même pour une mère, ou une épouse, il y a toujours une part d’inconnu, ou de mystère, chez la personne qu’elle a engendré, ou chez la personne qu’ elle côtoie chaque jour… comme disait l’acteur Philippe Avron : « un acteur doit être toujours en état de devenir disponible pour se prêter a un nouveau rôle. » L’écriture est fixée une fois pour toutes, mais n’empêche pas l’évolution de la pensée de l’auteur.
Dans le livre La Passion du Verbe Il s ‘agit d ‘une rencontre, confiante, de trois femmes d’horizons différents, une femme Pasteur, et deux comédiennes, qui se livrent a un échange, et témoignent de leur vie spirituellement, de leurs expériences professionnelles. A l’occasion on entrevoit une lumière plus intime et plus mystérieuse qui se révèle. C’est ce que j’appelle le jardin secret. Il y a des moments, des rencontres révélatrices, mais elles sont rares et précieuses, et il ne faut pas oublier qu ‘elle a été désirée par un éditeur, Serge Sarkissian, (Onesime 2000) qui a suscité cette rencontre avec une journaliste avertie.
Pour le grand public, vous êtes connue pour plusieurs rôles marquants, qui varient selon les générations. Cette longévité dans l’accompagnement du public, est-ce une marque qui vous touche ?
Parmi tous les films que j’ai eu la chance de tourner auprès de grands metteurs en scène, ou de très grands acteurs ou actrices, il m’a été donne de grandir et de murir dans ce métier, accompagnée de bien des spectateurs qui ont grandi en même temps que moite muriez avancé dans la vie en même temps que moi. C’est un privilège. Car c ‘est un peu comme si je faisais partie d’une même famille, d’après- guerre, à aujourd’hui hui, qui aime le cinéma, le théâtre, la télévision…Et qui ont l’impression de me connaître depuis toujours !
Je ne m’identifie pas à mes rôles, ils sont pour moi des amis dont je cherche à partager la vie afin d’ exprimer au plus près leur vérité intérieure. Je sais que c ‘est une tentative seulement, en vertu de ce mystère de lave qui appartient à chacun. Même s ‘il est vrai que certains rôles vous marquent plus que d ‘autres, parce qu’ils vous ont donnent plus de mal, comme les enfants difficiles dont on s’est occupé davantage, et auxquels on se sent d ‘autant plus attachés.
C’est pendant le tournage du Château des Oliviers que je me suis sentie le plus proche de mon personnage, qui se retrouve attachée à la terre de ses ancêtres, à leurs valeurs, à leur courage, après un long égarement parisien. J’ai toujours rêve d’être une exploitante agricole ! Mais je crois que c ‘est un fantasme d’artiste, .car le fait de tracer son sillon dans les textes, qu’ils soient théâtraux, cinématographiques ou littéraires, ressemble beaucoup à la culture de la terre. Voir Victor Hugo…
Quel est justement parmi vos nombreux rôles celui auquel le public vous identifie le plus, aujourd’hui ?
J’aime la diversité de mes expériences d ‘actrice, car elles s’enrichissent les unes les autres. Depuis le départ, j’avais l’intention de faire du théâtre, en premier lieu…. C ‘était ma vocation. Mais j’étais très cinéphile, et je souhaitais passer de l’un a l’autre en permanence C’est ce que j’ai fait. la télévision m’a offert de beaux sujets historiques (L’affaireCaillaux) et romanesques….comme Les gens de Mogador, le Château des Oliviers, un Un et un font six avec Pierre Arditi Sans oublier les belles lectures de grands textes accompagnes par la musique, qui met en valeur ces textes, et exigent une interprétation à la hauteur de la musique.
Séquence souvenir : Brigitte Fossey et Dominique Lavanant (sans oublier Denise Grey) dans La Boum !
Quels sont vos projets pour 2019 ?
En 2019 j’ai de beaux projets avec la poésie, et des correspondances, ou des contes de fée, avec des musiciens merveilleux…comme Pascal Amoyel, Francois Chaplin, Danielle Laval, Nicolas Celoro ente autres… Et aussi de beaux projets textes et orgue.
De la poésie, et de beaux textes en solo, au théâtre Toursky de Marseille, avec Michel Baldo, et au Pradet avec Marie-Christine Barrault, le tout sous la houlette de Serge Serkissian qui , indépendamment de ses activités d ‘éditeur, monte et écrit des spectacles de théâtre. J’ai aussi à continuer en Suisse une série TV, qui s’ appelle Quartier des banques, mis en scène par Fulvio Bernasconi, dans laquelle j’ai un rôle de composition : celui d ‘une banquière décadente!!!
Et puis je lis quelques pièces de théâtre ! On verra!
Et en ce tout début d’année, que peut-on vous souhaiter ?
Pour 2019, je souhaite plus de paix, de lumière et de justice. Et de sérénité !
Brigitte Fossey & Marie Cénec, La Passion du Verbe
Vendredi 18 janvier à 20h30, église Saint-Guillaume (1 rue Munch)
Billetterie FNAC / Billetterie du soir sur place