Autant être honnête, j’étais déjà allé manger il y a quelques années chez Colbert. A l’époque, je pensais que c’était au Colbert, dans ce restaurant situé à Cronenbourg. Un repas alors dans le cadre d’une association à laquelle je collaborais avec grand plaisir. J’y avais passé un très bon moment, d’ailleurs, mais n’y avais plus forcément pensé.
Tout ça jusqu’à ce weekend, et la diffusion par des copains sur les fils FB d’une vidéo du chef, Romain Creutzmeyer, préparant un homard breton. Alors je me suis dit qu’il serait temps d’y retourner dès que les finances le permettront. Je suis allé sur le site du resto, voir combien de temps il me faudrait économiser pour y manger. Et là, première surprise : tout de suite pour un midi ! Puisque le restaurant propose un repas de la semaine (à partir du mardi) très abordable, à 19,95 euros (2 plats) et 25 euros (3 plats). Certes, c’est un peu plus que ce que je dépense au quotidien à midi, mais pour une fois autant se faire plaisir !
Arrivé sur place, 2e bonne surprise : il y a un parking, et même une terrasse !
J’ai cependant choisi d’aller à l’intérieur. Et là… Le drame pour mon portefeuille puisque j’ai finalement opté pour un menu en 3 temps à 33 euros (hors boisson). Et autant vous le dire tout de suite : ce que mon banquier pourrait me reprocher, mon palais m’en remerciera !
Au menu : burrata, pesto de roquette à l’huile de noisette et miel d’Osthoffen. Un peu d’Alsace dans un plat italien. Et surtout des goûts qui ont explosé dans ma bouche. C’est extrêmement fin, les produits sont de grande qualité et le chef est un peu magicien ou un peu artiste. Quand le plat arrive, on a plus envie de le regarder que de le manger, car c’est vraiment très beau dans l’assiette ! Mais quand on a fin, on fait tout de même rapidement fi des considérations esthétiques, et c’est un autre plaisir, pour les papilles cette fois.
L’entrée, succulente !
Bis repetita avec le plat : poire de boeuf, maïs doux d’Alsace en déclinaison, churros de pommes de terre et beurre acidulé. Là encore, le travail du chef a fait mouche : on a dans l’assiette une palette de couleurs et de goûts assez exceptionnelle.
Le dessert, enfin : une tartelette aux fruits rouges, un bonheur et une douceur.
Le plat de résistance, excellent. Pas de photo du dessert… je n’y ai pas pensé, tant j’ai eu envie de le goûter !
J’ai pu discuter rapidement avec le chef (je suis arrivé plutôt en fin de service). Et j’ai été surpris en le voyant, bien plus jeune que ce que je pouvais imaginer. Très drôle aussi, et pas peu fier de sa vidéo au homard. Le plat devrait être très vite à la carte, mais pour une durée déterminée (il m’a confié vouloir respecter un tel produit et surtout surprendre par ses créations, évoquant son obsession du « goût de l’authenticité »). J’ai aussi appris que depuis son ouverture, ou presque, Colbert obtient chaque année le Bib Michelin, soit l’antichambre de l’étoile.
Au vu de mon repas, je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi ce n’est pas encore l’étoile…
Enfin, j’ai appris pourquoi je devrai retourner « chez » Colbert, et non plus « au Colbert ». Le nom du restaurant n’a rien à voir avec le ministre de Louis XIV, mais c’est le deuxième prénom du chef… tout bêtement.
Bilan de ce repas : à 33 euros, au vu du régal, c’est un prix plus qu’abordable, un vrai repas de fête et j’ai eu moins ici l’impression de payer cher que dans certains restos où je règle 18 / 20 euros en me demandant pourquoi… Et surtout je me dis que si le restaurant obtient une étoile méritée, il risque de devoir comme d’autres peut-être augmenter ses prix. Et que donc, il vaut mieux que j’en profite aujourd’hui.
Bonus : la fameuse vidéo du homard !