L’écrivaine alsacienne Agnès Ledig s’est inscrite en quelques années parmi les auteurs français qui comptent. Pas un classement de ventes de livres n’est aujourd’hui établi qui ne la classe dans son Top 10, voire son Top 5.
A mille lieues d’écrivains-qui-passent-surtout-à-la-télé, Agnès Ledig cultive sa différence, son plaisir à écrire, inventer des histoires et les partager.
Rencontre avant sa venue pour une séance de dédicace à Strasbourg le 7 avril prochain, à la Librairie Kléber. Elle y présentera son nouveau roman Dans le murmure des feuilles qui dansent.
Agnès Ledig, pourriez vous présenter ce nouveau roman en quelques mots ?
Dans le murmure des feuilles qui dansent, il y a :
Du courage sur les coups durs,
Un échange de lettres qui dure,
Une petite maison de pierres,
Une jeune femme un pied sur terre,
La forêt à l’hôpital,
Des mots doux quand ça va mal,
Des rencontres en forme d’espoir,
Et l’envie toujours d’y croire …
« On regrettera plus tard » et « De tes nouvelles » ont formé une histoire en deux tomes. Donc une histoire plus longue que d’habitude dans votre carrière. C’était facile de quitter ces personnages qui vous ont accompagnée plus longtemps que d’habitude ?
En fait, aucun de mes personnages ne me quitte vraiment une fois qu’il est créé. Pour on regrettera plus tard et De tes nouvelles, j’avais le sentiment qu’il leur restait quelque chose à vivre à la fin du premier, j’ai donc écrit la suite. C’est difficile à expliquer. Je ne pense pas refaire une suite pour un autre roman car j’aime aussi beaucoup créer de nouveaux personnages. Ce que j’aimerais faire un jour, peut-être, c’est faire se croiser quelques personnages issus de mes romans qui n’avaient rien à voir entre eux. L’exercice peut être intéressant. Mes lectrices et lecteurs disent beaucoup s’attacher aux personnages de mes romans, et je crois qu’ils auraient plaisir à les retrouver. Un jour peut-être… qui sait ?!
On retrouve cependant dans « dans le murmure des feuilles qui dansent » un trio identique : deux adultes et un enfant, et des vies à reconstruire. C’est un schéma qui vous rassure au moment de débuter une nouvelle aventure ?
Je n’ai pas besoin de me rassurer quand je commence une nouvelle histoire, j’ai seulement besoin de parler de la vraie vie, et dans la vraie vie, il y a des adultes, des enfants, des jeunes, des vieux, des femmes, des hommes. Et nous avons tous des vies à construire ou à reconstruire. J’aborde souvent des thèmes difficiles, mais j’aime mettre beaucoup d’espoir dans mes romans. Une vie banale ne serait pas intéressante à raconter.
« Anaëlle, une jeune femme dont la vie a été bouleversée par un accident, se reconstruit doucement, entre son travail et sa passion pour l’écriture. » Anäelle =. Agnès ?
Non, pas vraiment. Beaucoup de gens écrivent pour se faire du bien. Et Anaëlle écrit des romans policiers car il me fallait une porte d’entrée pour lui faire engager un échange épistolaire avec le procureur. Parfois, certains choix pour mes personnages tiennent à peu de chose 🙂
Vous racontez des histoires simples, de la vie, à mille lieues des créations « hollywoodiennes ». D’où vous vient ce goût, cette facilité, pour emmener les lecteurs dans un univers finalement si proche d’eux ?
Ce qui m’intéresse avant tout, c’est d’aborder des thèmes de société et permettre aux lecteurs de s’identifier. Pour qu’ils s’identifient et puissent avancer à travers l’espoir que j’essaie de transmettre, il est important que mes histoires puissent arriver à tout un chacun. On s’identifie plus facilement à Amélie Poulain qu’à Lara Croft !!!
Quels sont les auteurs qui vous ont inspirée ? Pour ma part je pense toujours à Claude Michelet, Henri Troyat, voire Alain-Fournier
En effet, Claude Michelet m’a beaucoup inspirée car j’ai eu un véritable coup de coeur à l’adolescence en lisant Des grives aux loups et la suite. Je n’ai pas vraiment d’auteur attitré, mais j’ai toujours lu, beaucoup, des genres variés, et chaque auteur est un peu inspirant.
Vous fais partie aujourd’hui des auteurs français dont les livres sont les plus vendus. Pourtant, au contraire de nombreux autres auteurs, on ne vous voit pas sur les plateaux de télé parisiens (Laurent Ruquier, etc.) C’est un choix de votre part ? Une façon de protéger Agnès du personnage public que pourrait devenir Agnès Ledig ?
C’est d’abord parce que je n’y suis pas invitée, les places sont chères 🙂 Cela dit, je tiens beaucoup à ma vie privée, mais il me semble compatible de la préserver tout en faisant la promotion de son travail. Cependant, mon succès est surtout dû au bouche à oreille et à mes lectrices et lecteurs qui aiment mes livres et ont envie d’en parler, de les offrir. Et c’est le plus beau des cadeaux.
Question désormais récurrente : où en est l’adaptation ciné/télé de Marie d’en haut ?
Pour l’instant, elle est en stand by, malheureusement pour des raisons contractuelles. Mais j’espère qu’un jour, la situation se débloquera, car j’adorerais voir un de mes romans adapté au cinéma ou à la télévision.
Agnès Ledig sera en dédicace à la Librairie Kléber à Strasbourg le samedi 7 avril à 15h00.