Lagos, au Nigéria, L’Ethiopie, aussi, sont toujours des creusets de ce courant qu’on nomme l’afro-jazz ! On va plus s’intéresser à l’Ethiopie d’un Mulatu Astatke ou d’un Gétatchèw Mèkurya décédé voilà deux ans. Deux artistes qui ont estimé que le jazz venant de la musique africaine, pour partie, et déjà croisé avec des influences occidentales dès son apparition aux Etats Unis, devait encore et toujours s’enrichir de nouvelles influences. Un choix partagé en son temps par le maestro Miles Davis qui n’a eu de cesse de créer, de fusionner, créant le jazz rock au début des 70s, étant à l’origine d’un jazz hop qui se développera après sa mort.
Le groupe strasbourgeois Far East Unlimited (FEU) s’égare avec bonheur dans cette direction sauvage ! Son premier EP (5 titres…. trop court, évidemment, vu la qualité écoutée) se balade quelque part dans le monde entre l’Afrique, les banlieues américaines, Detroit ou New York on ne sait pas trop, et termine (Epic Surf) sur une plage floridienne ou californienne, voire brésilienne…
Le quarté (duo semble-t-il à la compo) se partage parfaitement l’espace sur les 4 titres instrumentaux (enfin 3 1/2, puisque Epic Surf bénéficie d’une intro) et l’unique chanson, ce qui donne une vraie impression d’unité !
Le côté local, alsacien, finalement, on pourrait le retrouvé dans le non-dit, le non-interprété de ce disque. C’est le gâteau Hermann : ce gâteau dont chacun fait sa pâte, et en garde un peu pour les amis qui, à leur tour rajoutent leurs ingrédients et gardent un peu de pâte, etc.
C’est comme ça que se termine l’écoute de ce très beau disque : avec la douce frustration d’une prochaine offrande dans laquelle, telle la pâte du Hermann, un ami guitariste balancera un riff, un ami DJ offrira deux trois Beat ou un remix, une copine violoniste ou violoncelliste posera un doux archet, etc, etc, etc.
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