Enfin !
Enfin ! Natacha Andréani publie son deuxième album, deux ans presque jour pour jour après la sortie de « No No No ».
Enfin ! Natacha Andréani chante majoritairement en français.
Enfin ! surtout, Natacha Andréani se met à nu.
No No No avait les défauts de ses qualités. Joli album, très joli album même, mais celui d’une jeune fille encore entrain de se chercher artistiquement. Entre l’envie de dire qui elle est mais sans trop oser, et l’envie de faire plaisir aux déjà nombreux fans qui lui avaient permis d’aller assez loin dans l’émission The Voice, où elle faisait partie de l’équipe de Garou. Il en était ressorti un très joli disque, mais très scolaire en comparaison de « Prisme », titre du nouvel album. (Il faut ici rappeler à quel point la musique est importante pour Natacha. Enfermée pendant deux ans dans sa chambre, en manque de confiance, elle s’était libérée de ses chaînes intérieures en participant en célèbre télé-crochet. Dans le genre catharsis, on a rarement vu plus brutal et plus réussi ! ).
Ce changement, on le ressent grâce à plusieurs indices.
Premier indice : la voix. Sur « No No No », l’interprète balançait le son, comme on dit. Sur Prisme, elle est en retenue, au bord de la cassure comme cet Asaf Avidan qui lui avait servi de porte d’entrée à The Voice, quand elle avait choisi une de ses chansons pour le casting.
Deuxième indice : la musique. Natacha donne plus d’importance aux paroles. Elle utilise aussi beaucoup plus les rythmiques de la pop actuelle.
Troisième indice : la pochette. Sur No No No, c’était noir et blanc, ici, la couleur explose du noir, à travers notamment ce triangle de prisme (logique, puisque l’album s’intitule « Prisme » !) qui n’est pas sans rappeler le mythique « Dark Side Of The Moon » !
Souvenir : l’audition à l’aveugle de Natacha Andréani pour The Voice
Et puis il y a ce duo presque permanent entre la chanteuse et son piano. Elle le caresse ou le gifle, pour mieux faire claquer ses mots. Les très beaux arrangements autour mettent ce duo en valeur.
« Boomerang », entre spoken word et chant, « J’y crois toujours » et « Sur ma route », certainement les deux singles les plus évidents, et les deux versions de « my life is a game » en français et en anglais, les 7 pistes du disques montrent une artiste en pleine évolution, qui trouve sa place et sa singularité, quelque part entre Louane pour le grain de voix, Amir pour la facilité mélodique et la pop britannique pour l’emballage. Avec ce plus évident : Mademoiselle écrit et compose ses chansons, en plus de réaliser son album.
Alors, oui, enfin ce nouvel album de Natacha Andréani. Mais au vu des progrès réalisés et du plaisir à l’écoute, la même question se pose qu’au moment du premier : c’est quand le prochain ?
Pas encore de clip officiel, mais ce live lors de la présentation de l’album, il y a quelques jours à la brasserie Wow, à Strasbourg.
https://www.natachaandreani.eu