Les bâtards aiment Strasbourg. Ou bien Strasbourg aime les bâtards. C’est au choix, à vrai dire…
Alors que les Iron Bastards cartonnent avec leur heavy rock sous forte influence mötörheadienne (participation au Hell Fest cette année tout de même), de nouveaux bâtards débarquent : les Lost Bastards.
Et si le propos est tout aussi énervé, les titres lorgnent plus ici vers le grunge, obédience Alice In Chains, dès le premier titre, qui donne son nom à leur premier album, Face The Sun. Un premier titre qui fait suite à une intro à vous balancer directement au milieu d’un épisode de Sons Of Anarchy qu’aurait tourné un David Lynch en pleine séance de chamanisme ! On y retrouve ces rythmes saccadés, cette guitare lourde et lancinante qu’on a tant aimé, pour qui a connu le grunge à son apogée, vers le milieu des 90’s, après la mort de Kurt Cobain, quand Soundgarden et Pearl Jam, autres poids lourds du genre sont devenus de véritables institutions, adoubées par les Springsteen, Neil Young et consorts.
Mais les Lost Bastards puisent aussi leurs influences vers des artistes présentés comme plus cérébraux, à l’instar de Maynard Keenan (Tool / A Perfect Circle / Puscifer, etc.) ou d’autres présentés comme plus déconneurs, genre stoner (l’intro très Queens Of The Stone Age de Moody). N’allons pas croire pour autant qu’il s’agit d’un disque ici sans la moindre once de personnalité. Bien au contraire ! Les influences précitées sont parfaitement digérées, agglomérées, et servent d’inspiration plus qu’autre chose. Comme en témoigne Voodoo, premier single midtempo aussi bourrin que mélodique !
Les Lost Bastards apparaissent de fait (et depuis la très belle pochette très western de cet album) comme une bande de desperados qui font jouer du son pour braquer les fans de bon gros rock. Cette pochette mêle les symboles indiens et cowboys, tout en respectant le code des gangs de motards, nouveaux brigands de grand chemin, la fameuse tête de mort.
ED.