La Fédélab est la fédération des labels indépendants d’Alsace, créée fin 2013. Elle a pour but l’aide au développement et la promotion des labels indépendants de musique , premiers découvreurs de talents. Pour la première fois, cette année, elle organise sa fête du disque, au Kawaii Studio (quartier des Deux Rives, à Strasbourg). Au programme, concerts, dédicaces, vente de disques, et bien d’autres choses !
Rencontre avec Joël Beyler, gérant du Label #14 Records et président de la Fedelab.
Joël, peux-tu nous rappeler ce qu’est la Fédélab ?
Les labels de musique sont des producteurs de musique, qui se charge notamment de produire, d’éditer et de distribuer les enregistrements d’artistes et groupes de musiques. C’est un griffe artistique, une marque qui se développe autour d’une esthétique musicale ou d’une scène. La Fédélab souhaite défendre la juste place des structures qui la composent au sein de la filière musicale, en mettant en avant l’importance de leur travail dans le développement des groupes et artistes. Son action est également politique puisqu’elle souhaite défendre la juste place des structures qui la composent au sein de la filière musicale.
Combien de labels y sont associés aujourd’hui ? Combien de labels y’a-t-il environ en Alsace ?
La Fédélab est en plein développement : elle regroupe aujourd’hui une douzaine de labels alsaciens qui représentent une cinquante d’artistes et un catalogue d’une centaine de productions phonographiques (albums ou EP). La Fédélab souhaite fédérer encore d’autres labels indépendants, pour être davantage représentative. Son action est d’intérêt général, c’est-à-dire que les actions qu’elles mène sont utiles à l’ensemble des labels indépendants. Il n’est pas aisé d’identifier précisément le nombre de labels en alsace, car des structures apparaissent et disparaissent, d’autres ont des périodes d’activité puis d’inactivité, certaines sont plus visibles que d’autres. Nous estimons à une trentaine le nombre de labels en Alsace. A ce chiffre, se rajoutent les structures d’autoproduction des artistes, qui peuvent bien sûr rejoindre la Fédélab, la condition étant la production de disques et la signature de plusieurs artistes.
Thomas Schoeffler Jr, nouvelle figure de proue du blues hexagonal (Photo Bartosh Salmanski)
Ces labels sont-ils dans une même veine musicale, ou bien une grande diversité de styles musicaux y sont représentés ?
La richesse de la Fédélab, c’est sa diversité. On y trouve différents styles musicaux, des structures associatives et des sociétés, des labels plus anciens à côté d’autres plus jeunes. L’expérience des uns nourrit les autres, c’est dans cet esprit que se construit la Fédélab. La majorité des labels membres ont entre 3 et 5 ans. Ces labels se sont développés en même temps que la Fédélab. Acteurs de la création musicale, les labels indépendants sont les garants de la diversité culturelle, défendant tous styles musicaux, du rock à l’électro en passant par le jazz, la chanson française ou les musiques du monde. Les labels indépendants sont les premiers découvreurs de talents : leur accompagnement est essentiel pour l’accomplissement des artistes et leur accès à un large public.
Ce premier disquaire day des labels de la Fedelab, quel en est l’objectif ?
Notre fête du disque n’est pas le disquaire, qui est encore un autre évènement, qui s’inscrit dans un programme national et organisé par les disquaire. Avec la Fête du disque, nous souhaitions organiser un évènement convivial et tout public, pour valoriser l’activité et les productions des labels de musiques indépendants d’Alsace, qui sont un maillon essentiel dans le développement des artistes et groupes de musiques. Ce samedi 10 juin, à partir de 15h, venez rendre visite aux labels indépendants d’Alsace et du Grand Est sur leurs stands et venir découvrir les groupes qu’ils soutiennent. Au programme de la journée, des stands de disques, des concerts mais aussi des DJ Set et un Food-Truck !
The One Armed Man, auteurs de deux puissants albums mêlant rock, blues et americana (photo Mad Ron Photography)
Y’a-t-il à terme la volonté de mettre en avant au niveau national/international une vraie scène alsacienne ?
Effectivement, c’est justement le travail d’un label, de valoriser les artistes qu’il produit et d’accompagner leur développement. Il faut réussir à dépasser les frontières, qu’elles soient locales ou nationales. A ce titre, la Fédélab et ses adhérents se rendent régulièrement sur les salons professionnels et les festivals d’envergure pour promouvoir les artistes accompagnés. La visibilité d’un groupe se construit au travers de sa stratégie de développement, de sa présence numérique, de son actualité discographique et de la scène, des concerts et des tournées.
Manque-t-il aujourd’hui un grand nom qui soit la figure de proue de cette scène alsacienne ?
Nous avons en région de beaux exemples en Région de groupes qui ont réussi ces derniers mois, je pense à Last Train ou encore à Claudio Capéo, pour ne citer qu’eux. Leur trajectoire de développement sont différentes mais leur projet connaissent un vrai succès. D’autres tracent leur route dans la durée comme les Weepers Circus, pour ne citer qu’eux, avec plus de 20 ans de carrière. L’enjeu est de réussir à organiser et structurer un ecosystème favorable au niveau local pour favoriser le développement des groupes et l’ensemble des acteurs qui les accompagnent, comme les labels, les tourneurs, les développeurs d’artistes.
A terme, l’envie de créer un lieu fédérateur (café-concert vente de disques et merchandising) ?
Pourquoi pas, même si ce n’est pas le projet à court. Notre volonté est davantage de travailler avec les acteurs déjà présents qui sont nombreux, tels que les disquaires, les salles de spectacles, les festivals et les café concerts. Nous réfléchissons à la mise en place de nouveaux circuits de distribution numérique, éthiques et équitables, mais aussi physique, en s’appuyant par exemple sur le circuit des librairies. Les évolutions technologiques offrent également des perspectives indéfinies pour la diffusion musicale. Un lieu pour les labels indépendants avec bureaux, studio d’enregistrement et des services mutualisés est également être une piste à réfléchir avec nos partenaires.