Imprimante 3D, découpeuse laser, thermoforeuse, … Voici un échantillon des machines-outils que le FabLab créé par l’association AV.LAB met à votre disposition au premier étage du Shadok, sur la presqu’île Malraux. Mais si pour vous tout cela évoque vaguement un lieu de création numérique réservé à une poignée d’initiés, alors laissez-nous vous emmener à sa découverte, c’est en réalité plutôt l’inverse. De nombreux ateliers sont régulièrement organisés et même en dehors de ces créneaux spécifiques, il y aura toujours quelqu’un pour vous aider. On est prêts à parier qu’à la fin de cet article, vous aurez envie d’aller y faire un tour !
Le Shadok, espace de travail collaboratif dédié au développement des usages du numérique est un lieu géré par la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg. En revanche le FabLab qui occupe une partie de ses locaux, est une entité indépendante créée en 2012 par douze professionnels de l’architecture et du design. L’idée a été impulsée à l’origine par deux archis, qui ont acheté une imprimante 3D pour pouvoir réaliser la maquette de leur projet de fin d’étude. Petit à petit, la demande et l’usage se développent, ils décident de réunir dix autres personnes pour ensemble, investir des locaux et créer le tout premier FabLab de la capitale alsacienne. En 2015, lorsque la ville investit le bâtiment des Docks fraîchement rénové, elle fait appel à l’association pour rejoindre le Shadok. Le FabLab s’inscrit ainsi dans le paysage culturel strasbourgeois et contribue au dynamisme de la presqu’île.
Qu’est ce qu’on y fait exactement ?
Eh bien je dirais que les seules limites sont celles de votre imagination ! Le principe du FabLab (contraction de Fabrication Laboratory) est de mettre à disposition de tous des machines-outils assistées par ordinateur qui permettent de créer à peu près tout ce qu’on veut. L’ancienne étudiante en archi que j’étais aurait été bien contente de pouvoir préparer ses rendus de projet à l’aide de l’imprimante 3D… Pas de chance, je suis trop vieille alors au lieu de ça, j’ai dû sacrifier quelques phalanges à cause de la bonne vieille méthode carton/cutter ^^ Plus sérieusement, dans le domaine de l’architecture, ce type d’équipement était auparavant réservé à de grandes agences – qui elles seules avaient les moyens de se le payer. Que des étudiants et de plus petites agences puissent aujourd’hui y avoir accès est une très bonne chose pour accompagner la conception architecturale, très influencée elle aussi par le développement du numérique.
Mis à part des étudiants, des start-up peuvent venir y mettre au point leur prototype et il y a même des musées qui font appel au FabLab. Par exemple, le Musée Tomi Ungerer a fait imprimer des figurines 3D pour que les personnages de l’artiste puissent être appréhendés par des non-voyants.
Ok mais si je ne suis ni architecte ni designer, pourquoi j’irais au FabLab ?
Nul besoin d’être un professionnel dans un de ces domaines, vous pouvez simplement avoir envie de réaliser un objet déco unique et personnalisé (une lampe, une étagère, des dessous de verre, etc.). Pour moi qui suis une adepte du DIY, cela me permettra d’aller plus loin que les outils basiques que je pourrais avoir à la maison et surtout de ne pas être limitée par des considérations matérielles. Vous pouvez aussi simplement utiliser les outils mis à disposition dans le cadre de vos travaux de bricolage divers. Pratique quand on habite en ville et qu’on veut découper, poncer sans faire de poussière à la maison ! (Ne me remerciez pas^^).
Et si cela me tente bien mais que je n’ai pas d’idée précise ou que je crains de ne pas savoir me débrouiller seul(e) ?
L’association AV.LAB organise très régulièrement dans son fablab différents ateliers pour petits et grands où vous pourrez non seulement repartir fièrement avec un objet rien qu’à vous mais aussi apprendre le fonctionnement des machines. Par exemple, pour les enfants, l’atelier « scan ta face » avait pour but d’imprimer le buste et le visage de l’enfant à l’aide de l’imprimante 3D. Une façon ludique d’apprendre en s’amusant ! Participer à ces ateliers vous permettra de découvrir les potentialités offertes par les machines et ainsi faire germer d’autres idées créatives.
À noter, qu’en dehors des ateliers, deux fabmanagers, Diane et Vincent, se relaient pour assurer l’assistance technique. En réalité c’est plus que cela car ce sont des passionnés avec qui vous pourrez échanger autour de vos projets, partager des idées et un savoir-faire. Si avant de vous lancer, vous voulez découvrir cet univers, le FabLab organise les 27 et 28 mai la « Strasbourg Mini Maker Faire », événement qui regroupera des makers autour d’installations numériques et visuelles, le tout dans un esprit de partage et de travail collaboratif.
Adhérer au FabLab, c’est devenir membre d’un réseau mondial
Ces initiatives ont fleuri un peu partout dans le monde depuis les années 1990. En France, le premier FabLab voit le jour en 2009 à Toulouse. À l’origine du concept, Neil Gershenfled, professeur de physique et d’informatique au MIT – Massachussets Institue of Technology – qui constate les vertus de l’accès à la technologie à un niveau local. Une charte a été élaborée et il est nécessaire de passer une certification et d’effectuer des formations spécifiques pour être labellisé « FabLab MIT ». C’est le cas du FabLab d’AV.LAB.
Le partage de valeurs communes
La dernière fois que je m’y suis rendue se déroulait un atelier entre des étudiants en design, des médecins et des personnes à mobilité réduite. Le but du workshop était d’imaginer comment les objets du quotidien pouvaient être adaptés aux différents handicaps. Dans le cadre du projet « Make for my city » en partenariat avec la Fondation Orange, le FabLab propose d’initier des jeunes sortis du système éducatif et professionnel à l’usage de nouvelles pratiques numériques et à l’emploi de nouvelles technologies. Le but de la démarche étant de les aider à reprendre confiance à travers le « faire ».
En conclusion, un FabLab est donc un lieu de ressources matérielles mais au delà de cela et avant tout, il s’agit d’un lieu de partage. On y élabore des projets communs, on réunit des personnes et on réinvente les rapports entre les gens. De belles après-midi créatives en perspective !
Alors par où commencer ?
Le FabLab est ouvert du mercredi au samedi de 14h à 19h (18h le samedi). Pour s’inscrire à un atelier ou à une formation, on vous invite à consulter le site internet de l’association. Outre les 10 euros d’adhésion par an à l’association, il faudra payer 20 euros pour une formation de départ à l’utilisation des machines. Cela vous permettra en deux heures, d’acquérir les principes de base et les principales consignes de sécurité.
Ensuite, vous payez à l’utilisation des machines, le prix varie pour chacune. À titre d’exemple, vous pouvez utiliser l’imprimante 3D moyennant 5 euros par heure d’usinage puis 2,5€ à partir de la troisième heure. Bien sûr le matériel est à apporter et il reste à votre charge (sauf pour l’impression 3D). Cependant, les adhérents n’hésitent pas à laisser les chutes dont ils n’auraient plus besoin, il ne faut dans ce cas pas hésiter à s’en servir.
Retrouvez toutes les infos pratiques dans notre fiche détaillée.
Bon, vu qu’on est super sympa et qu’un membre de l’équipe Strasbourg.blog est spécialisé dans les visites virtuelles, on vous fait découvrir le FabLab de l’intérieur :