Troisième album, déjà, pour le bluesman alsacien Thomas Schoeffler Jr.
Troisième gros coup de cœur.
Troisième interrogation, aussi : reprend-il des vieilles chansons blues oubliées ou bien en est-il l’auteur ? Eh oui, la question peut se poser, avant d’être très rapidement balayée : le bonhomme est un songwriter de talent. Un emprunt, il en fait bien un, mais sous forme de sample, parce que oui, le blues du XXIe siècle doit s’autoriser de vivre avec son temps !
Un temps laissé en suspens, pourtant, sur plusieurs chansons, comme l’ouverture Daisies all around.
Un temps plus rock, presque hard-gothic sur le pourtant localivore Sauerkraut, où l’ombre de Glen Danzig plane d’une façon étonnante.
Un temps « j’me la joue beau gosse comme Chris Isaak qui fait son Johnny Cash » sur My baby kissed me Farewell ou You’ve got love me better than I do…
Un « temps » soit peu ouvert, l’auditeur découvrira des pépites (normal avec un bluesman qui rappelle autant l’époque de la ruée vers l’Or, me direz-vous !) sur un album qui confirme Thomas Schoeffler Jr en progression impressionnante par rapport au déjà excellent Jesus shot me down publié en 2015, et suivi d’une critique unanime et dythirambique. The Hunter en est l’idéal prolongement, plus électrique, plus éclectique aussi, dans la proposition instrumentale et l’ouverture à des styles comme la folk ou l’americana.
On peut le dire sans autre forme de procès : Thomas Shoeffler Jr est aujourd’hui l’un des plus grands noms de la scène blues française !